Le Petit Braquet
 
- Chronique n° 59 - Frank Lenz
 
 

Frank Lenz

Coup de chapeau à

Frank LENZ

Partir à la découverte du monde, partir à la découverte de soi, à la découverte de l’autre, en parcourant des milliers de kilomètres constitue encore aujourd’hui une grande aventure humaine. En 1895, ceux qui osaient partir ainsi, seul étaient de véritables pionniers. Sans guide touristique, sans téléphone portable, sur des chemins à peine praticables pour un piéton, le bicycliste muni de cartes parfois rudimentaires, ne pouvait compter que sur son courage et sur son adaptabilité pour réussir dans son entreprise. Thomas Stevens sur un grand bi, en 1884/1886 (voir le coup de chapeau qui  lui est consacré), fût assurément le premier à se lancer dans cette aventure et bien peu si risquèrent après lui tant l’exploit était immense. Munis désormais de Safety bike, William Sachtleben et Thomas Allen entreprirent la traversée de l’Asie, soit 15000 kilomètres entre 1890 et 1893. Le 15 mai 1892, quand le jeune Frank Lenz, âgé de seulement 25 ans démarre son tour du monde il est donc le quatrième seulement à tenter cette périlleuse aventure.

Frank Lenz

 

Frank Lenz est né en 1867 à Philadelphie. Ses parents Adam Reinhart et Anna Maria Schritz, étaient des immigrants de Malsch, une municipalité du district de Karlsruhe dans le Bade-Wurtemberg en Allemagne. Son père est mort, alors que Frank était encore un enfant. Sa mère, peu après le décès, a déménagé à Pittsburgh où elle a épousé en seconde noce William Lenz, un autre immigrant allemand, alors que Frank n’avait encore que six ans. C’est vers 17 ans, que Frank Lenz découvrit la bicyclette et qu’il se prît de passion pour ce nouveau mode de locomotion. Très vite il a rejoint un club local, l'Allegheny Cycle Club, et il a commencé à explorer les routes de Pennsylvanie. Appréciant les longues randonnées, il s’aventure seul jusqu’à New York en 1889, il visite St. Louis en 1890 avec un ami bicycliste comme lui. En 1891, ses pérégrinations l’entraînent à Chicago et même la Nouvelle Orléans, distante de plus de 1750 kilomètres de son domicile.

Grâce à ses périples, Frank Lenz apprend à gérer les nécessités et les contraintes liées aux longues distances et surtout il prouve aux autres qu’il a les capacités physiques et organisationnelles pour entreprendre dans de bonnes conditions un tour du monde. De ses voyages il rapporte également des reportages photos qui vont lui servir à vendre son projet de tour du monde. Finalement il est embauché par le magazine « Outing » afin de publier des récits et prendre des photos de son voyage.

 

 

Frank Lenz

Sa machine est une bicyclette de type Safety Bicycle, très bien équipée, munie de deux roues de même diamètre, d’un pignon fixe, d’une selle à ressort, de pneumatiques gonflables et d’un garde boue arrière.. Sa machine, comme on peut le constater sur les photos, comporte une fourche originale. Des fourreaux exagérément cintrés montés sur un axe sous la douille de direction afin d’apporter une certaine souplesse, sécurisé par des tringles droites qui semblent être montées en position coulissante sur un  autre axe. Ce système avait pour but d’apporter un peu de confort à l’utilisateur et on peut le considérer comme le très lointain ancêtre de la fourche télescopique. Outre les sacs attachés sur sa machine, Frank Lenz porte un sac à dos dans lequel se trouve ‘appareil photo qui va lui servir pour illustrer ses reportages. C’est ainsi équipé qu’il s’élance le 15 mai 1892.

De Pittsburg, il se dirigea d’abord sur Washington D.C. et New York avant de traverser le pays d’est en ouest (chute de Niagara, Chicago, Minneapolis, Le Parc National Yellowstone, Portland) pour atteindre San Francisco le 20 octobre. Durant les cinq mois que durèrent cette paisible première partie du voyage, Frank Lenz télégraphie ses reportages et ses journées sont forts occupées car partout où il passe les clubs locaux de vélocipédistes l’accueillent chaleureusement et les soirées sont occupées en repas et réception qui lui permettent d’acquérir un semblant de notoriété.

 

 

 

 

 

 

 

Frank Lenz

Si l’on en croît ce qu’il raconte alors, son vélo chargé de bagages comprenant notamment une cantine, un revolver, un arc et des flèches, était une curiosité qui, dans chaque bourgade où il s’arrêtait, attirait une foule où se mêlaient les bourgeois et le petit peuple et qui l’observait répondre aux traditionnels questions des journalistes locaux. Selon ses propres calculs, Frank Lenz aurait parcouru 4,587 miles en 107 jours, soit 7382 kilomètres ce qui correspond à environ 72 kilomètres par jour. Cela peut paraître fort modeste mais sa bicyclette chargée pesait environ 50 kilos et l’on peut considérer qu’il a pédalé environ 5 heures par jour durant cette période. C’est également un choix qu’il assume, considérant que cela lui permet de ne pas se fatiguer et d’avoir plus de temps pour connaître les villes où il choisit de s’arrêter.

« I had become so familiar with my bike that to ride it, laden like a packhorse, had become a second nature.” (J'étais devenu si familier avec mon vélo que le monter, chargé comme un cheval de bât, était devenu une seconde nature).

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A San Francisco, il s’embarque pour le Japon, qu’il atteint à la mi novembre après une brève escale à Hawaii. Au Japon, il reprend sa très chère bicyclette pour relier Yokohama à Nagasaki avant de s’embarquer à nouveau en direction de la Chine et du port de Shanghai. Si la cuisine du Japon, l’a laissé profondément désappointé, il a trouvé un pays d’une grande culture et des routes praticables ce qui n’est plus du tout le cas en Chine. Les voies de communication sont absolument inadaptées à l’usage de la bicyclette et comme il est probablement le premier à circuler sur un deux roues dans les zones rurales, il doit également faire face à l’hostilité superstitieuse des populations. Traité de « démon étranger », il est menacé, il reçoit des jets de pierres et son périple tourne peu à peu au cauchemar. Un jour, cerné par une trentaine de villageois munis de bâtons, il est contraint de tirer en l’air pour disperser des individus trop menaçants. Des missionnaires chrétiens implantés à l’intérieur du pays, lui apportèrent une aide importante dans ses relations avec les autochtones. Au lieu de trois mois comme il l’avait planifié, la traversée du pays l’occupe 6 mois mais il conserve toujours un optimisme de bon aloi comme le montre la déclaration qu’il fit en 1893 à un journaliste Britannique qui l’interrogea sur sa traversée de la Chine.

Frank Lenz

Son voyage déclare t’il a pour unique objectif de développer une appréciation plus sympathique des hommes de toutes les nations. Message humaniste où la connaissance et le respect de l’autre sont la clé de voute de toutes relations, sans préjugés de races ou de religions…

Frank Lenz rejoint ensuite l’empire Britannique dans ce qui constitue aujourd’hui la Birmanie. Il pense alors à tort qu’il a fait le plus difficile mais il se trompe lourdement. Des pluies diluviennes rendent bientôt les routes impraticables et il doit faire appel à des paysans pour l’aider à porter son vélo. La mousson apporte aussi son lot de maladie et Frank Lenz est bientôt victime de la malaria qui le force à plusieurs semaines de repos.

Frank LenzA son arrivée à Rangoon, il est accueillit par des Britanniques, membres du Burma Cycling Club qui lui remontent le moral. La pluie, encore et toujours, ralenti sa progression et finalement il rejoint l’Inde par bateau et non pas sur sa petite reine comme il l’avait projeté. A Calcutta, il est encore une fois retardé par les pluies mais cela lui permet de se faire envoyer un cadre de rechange et de remonter une nouvelle machine avant de partir pour Kânpur sur les rives du Gange puis de rejoindre Delhi et ensuite Lahore dans le nord de l’Inde.

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Dans ses comptes rendus de voyage pour Outing Magazine, malgré toutes les difficultés rencontrées, Frank Lenz fait toujours preuve d’enthousiasme et il exprime sa soif de découverte, sans cesse renouvelée. Ses articles, comme cela est souvent le cas au 19ème siècle, décrivent minutieusement les paysages, les monuments et les hommes qu'il croise. Cela paraît parfois fastidieux et dénué d’intérêt pour des hommes du 21ème siècle, vivant dans une civilisation de la technologie et de l’image en temps réel, mais il faut garder en mémoire que le tourisme n’en est alors qu’à ses premiers balbutiements et que les relations de voyage et les quelques photos qui les accompagnent constituaient les seuls matériaux pour décrire le vaste monde, expliquer et faire rêver le public.

ce point du voyage, Frank Lenz hésite : doit-il prendre la route la plus courte et s’aventurer en plein hiver dans les territoires inhospitaliers des montagnes afghanes ou bien doit il redescendre sur Karachi et utiliser le bateau pour rejoindre la Perse, c'est-à-dire l’actuel Iran. Il choisit finalement le soleil et le bateau et il redescend plein sud sur Karachi. Selon ses calculs il a parcourut 3500 kilomètres en 53 jours. Il débarque à Bushire (Bushehr) le 13 février 1894 et prend la route en direction de Téhéran.

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Il apprécie beaucoup la ville de Téhéran qu’il quitte finalement à contrecœur le 1er avril pour rejoindre Tabriz au nord ouest de l’Iran. Le 2, il écrit qu’il espère rejoindre Constantinople, distante d’environ 1500 kilomètres, avant les grosses chaleurs du cœur de l’été, qu’il redoute beaucoup.

Avant de franchir la frontière turque en direction d’Erzeroum, ville d’Anatolie Orientale, Frank Lenz fait part, dans ce qui sera son dernier article pour Outing, du mal du pays qui l’habite désormais, lui qui est sur la route depuis près de deux ans.

L’été s’écoule sans que Frank Lenz n’envoie de reportage à Outing ou simplement des nouvelles à sa famille et ses amis qui commencent à sérieusement s’inquiéter. Le Kurdistan n’est pas une région sûre et les tensions qui y règnent la rendent excessivement dangereuse pour un étranger. En 1894, l’empire Ottoman, en plein poussée d’islamisme nationaliste commence à s’en prendre de plus en plus violemment aux Arméniens qui eux sont d’obédience chrétienne. Les massacres d'Arméniens en 1894-1896 constituèrent la première d’une longue série d’atrocités commises contre la population arménienne de l'Empire ottoman. Ils ont été réalisés pendant le règne d'Abdul Hamid II, le dernier sultan turc. Les massacres ont éclaté durant l'été de 1894 dans la région reculée de Sassoun, dans le sud de l'Arménie, où le gouvernement a pris prétexte de la résistance arménienne à l'empiètement kurde pour ordonner le pillage des villages arméniens. Appelé par les Arméniens les «grands massacres" et décrit dans la littérature de l'époque comme le «génocide arménien», les atrocités des années 1890 sont maintenant souvent appelés les massacres Hamidiens afin de les distinguer du génocide arménien de 1915. Les massacres Hamidiens reflétèrent la volonté du sultan de dissuader les Arméniens de s'organiser politiquement et de demander une relative autonomie. On estime le bilan de ces massacres entre 100.000 et 300.000 victimes. Des dizaines de milliers d’Arméniens ont également fui le pays et des milliers d'autres ont été convertis de force à l'islam.

C'est dans ce contexte que Lenz disparaît au début de mai 1894. Cette disparition est longtemps ignorée du grand public car le magasine Outing diffusait toujours avec un retard conséquent les reportages du globe trotter. Pas de téléphone ni d’internet et une transmission par bateau expliquent aisément ce décalage que l’on imagine mal aujourd’hui. Pourtant dès le mois d’août, soit à peine plus de trois mois après la disparition, le magasine Français, le Véloce-Sport fait état d’une inquiétude grandissante sur le sort du jeune américain.

Frank Lenz

En décembre, un nouvel article paraît dans le Véloce-Sport qui affirme qu’il y a peu de doute sur le sort de Lenz. Au-delà de cet aspect, il est intéressant de noter que le journal français est fort bien documenté et que le résumé qui est fait du parcours de Frank Lenz correspond tout à fait à ce que ses biographes racontent aujourd’hui.

Frank Lenz

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Lorsqu’elle est enfin connue, cette disparition émeut la population américaine. Pour faire face à la grogne de ses lecteurs qui estiment qu’Outing Magazine a envoyé le jeune homme à une mort certaine, les responsables du journal décident de dépêcher à sa recherche un autre cycliste qui a déjà fait le tour du monde et qui connaît le Kurdistan : William Sachtleben. Celui-ci arrive en Europe en février 1895 et non pas en mars comme l’écrit Geoffrey Koss dans son article sur Frank Lenz (voir bibliographie).

Frank Lenz

 

 

 

 

 

 

William Sachtleben se rend immédiatement à Constantinople où il reste bloqué pendant de nombreux jours. Il souhaite se rendre dans le Kurdistan turque et plus précisément à Erzeroum, dernier point de passage connu de Lenz mais en raison de l'attention européenne sur le sort des chrétiens arméniens, le gouvernement turc interdit aux Occidentaux l'intérieur du pays afin de camoufler les massacres qui s’y déroulent. Il faudra à William Sachtleben beaucoup de patience, de ruse et de menaces voilées pour qu’enfin on le laisse aller où il souhaite. Arrivé au Kurdistan, William Sachtleben rencontre les pires difficultés pour se rendre sur les derniers lieux où la présence de Lenz est attestée, afin d’effectuer son enquête comme il s’en plaint d’ailleurs dans une lettre au magasine français « Le Véloce-Sport »

 

 

 

Frank Lenz

Avant qu’il n’arrive sur place, la mère de Frank aurait reçu, si l’on en croît le Véloce-Sport  un courrier écrit par le Général Britannique Wagner laissant peu de doute sur le sort de son fils.

Frank Lenz

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Après bien des péripéties, Sachtleben découvre la sinistre vérité. Plusieurs versions différentes sur le mobile de l’assassinat de Lenz se retrouvent dans les documents que nous avons pu consulter. Selon David Herlihy, historien de la bicyclette, auteur d’une biographie de Frank Lenz, celui-ci aurait par inadvertance ou par maladresse tenu des propos jugés offensant par un petit chef local Kurde qui aurait ordonné son assassinat. Le lendemain de l’incident, Lenz fut victime d’une embuscade à proximité d’une rivière, blessé, craignant pour sa vie, il aurait même offert de se convertir à l’islam pour sauver sa peau avant d’être fut lâchement abattu et enterré aux bords de cette rivière.

La version publiée en octobre 1895 par «  le Véloce-Sport » qui nous l’avons vu, a jusqu’à présent, été précis et rigoureux dans ces articles diffère sensiblement. L’article comporte une erreur de date, en effet il parle de mars au lieu de mai pour l’assassinat

Frank Lenz

Un an plus tard, le même journal publie une présentation plus détaillée du meurtre mais persiste sur le mobile : le vol.

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Au cours de son enquête, William Sachtleben mis également en lumière le fait que les autorités turques avaient couvert le crime. Devant les éléments apportés par Sachtleben, les autorités Turques rejetèrent totalement la faute sur le dos de rebelles Kurdes et pour se venger de la perspicacité de Sachtleben, elles firent emprisonner des arméniens qui avaient aidé le cycliste américain dans ses investigations.

Le gouvernement Ottoman a longtemps déclaré ne pas avoir connaissance de ce qu’il était advenu de Lenz, mais, huit ans après les faits, pressé par les Américains, il finit par accorder une compensation de 7 500 dollars à la mère de Frank ce qui sonne comme un véritable aveu de culpabilité.

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Aujourd’hui David V. Herlihy, historien du cycle reconnu, met en évidence dans son livre, les sombres manœuvres qui se déroulent en 1895 au sein de l’empire Ottoman et il établit un lien entre cette situation politique et la disparition de Frank Lenz. Il est intéressant de noter que les articles contemporains de l’assassinat qui paraissent dans le Véloce-Sport se contentent d’évoquer un crime crapuleux et sordide sans qu’à aucun moment il ne soit fait état de la situation politique du pays. L’interdiction imposée par le gouvernement Turc aux occidentaux de pénétrer à l’intérieur du pays suffit à expliquer cette absence d’information.

Découvrir le monde tel était le projet de Frank Lenz lorsqu’il prit, seul, la route en 1892. Entre tourisme et journalisme, ce jeune homme, au visage avenant et sympathique, voulait découvrir les hommes et les cultures de pays lointains et faire partager ses impressions au plus grand nombre. Les rares livres et relations de voyages à disposition des lecteurs en mal de découverte et d’informations sur le vaste monde, émanaient le plus souvent d’hommes qui par leur métier avaient beaucoup voyagé et qui par goût avaient consigné leurs impressions de voyages. En cette toute fin de 19ème siècle, personne, en dehors de quelques aristocrates, ne voyageait dans un but touristique. Réalisé seul et sans assistance le voyage était un acte rare et courageux. Ce n’était pas une vaine prouesse sportive comme se plurent à l’écrire certains (voir article ci-dessous) mais plutôt l’affirmation de l’indépendance et de la liberté d’un homme dans une société où l’individu pesait encore de peu de poids face au corps soudé de la nation. Seule la bicyclette permettait de voyager ainsi au gré de ses envies et en parfaite autonomie et c’est en cela qu’elle est alors un objet d’une très grande modernité. Cette liberté d’aller ou bon lui semble comporte des risques et Frank Lenz en fût la première victime.

Frank Lenz

 

En savoir plus

Nota :

Cet article a été rédigé avant que ne paraisse au printemps 2011, la version française du livre de David Herlihy chez Jean Claude Lattès, Traduction de l’anglais par Carole Delporte

11 juillet, 2011

 

Geoffrey Koss. "The Last Ride of Frank Lenz". Adventure Cyclist. January 2009

David Herlihy : The Lost Cyclist: The Epic Tale of an American Adventurer and His Mysterious Disappearance, Houghton Mifflin Harcourt (HMH) (juin 2010)

Lost Cyclist David V. Herlihy : “Bicycle: The History” 480 pages, Yale University Press (November 2004)

Version française :

Le cycliste perdu« Le cycliste perdu » de David Herlihy

A la fin des années 1880, Frank Lenz, coureur de grand-bi renommé et amateur du tourisme longue-distance, originaire de Pittsburgh, rêvait de faire le tour du monde. Il finit par saisir sa chance en se présentant comme champion de la « bicyclette de sûreté » aux pneus gonflables, précurseur du vélo de route moderne. 
Au printemps 1892, Lenz démissionna de son poste de comptable et s’élança vaillamment vers l’ouest, avec pour objectif de parcourir, en tant que correspondant du magazine Outing, trente-deux mille kilomètres sur trois continents. Deux ans plus tard, après avoir survécu à d’innombrables péripéties, il arriva en Europe pour la phase finale de son voyage. 
Un voyage dont il ne vit jamais la fin. Sa mystérieuse disparition en Turquie orientale déclencha un tollé international qui obligea Outing à envoyer un autre cycliste, William Sachtleben, sur les traces de Lenz. 
Nourris de riches informations, le récit captivant d’Herlihy retrace les joies comme les dangers de cette aventure à bicyclette, avant l’avènement des routes pavées et de l’automobile. Cette histoire inédite atteint son point d’orgue avec les efforts héroïques de Sachtleben pour traîner les accusés du meurtre de Lenz devant la justice, alors même que la Turquie déchirée est sur le point de s’effondrer.

Traduit de l’anglais par Carole Delport

source : Edition J.Claude Lattes (article consacré à l'auteur)

 

 

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